Officiellement lancées au sommet du G8 en juin 2013, les négociations en vue d’un Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (TTIP selon le sigle anglais) entre l’Union européenne et les États-Unis ont commencé dès le mois de juillet 2013. Engagées après la bataille menée par la France pour que le secteur audiovisuel soit exclu des discussions et alors qu’était révélé l’espionnage par les États-Unis de bureaux de l’Union européenne, ces négociations promettent d’être longues et complexes, pour une issue incertaine.
En 2011, lorsque le principe a été retenu d’établir un groupe de travail UE–États-Unis sur l’emploi et la croissance, l’objectif affiché de part et d’autre était d’encourager le redémarrage de la croissance des deux régions en réduisant les obstacles qui limitent encore leurs échanges bilatéraux. Sur un petit nombre de produits, les droits de douane restent élevés, mais c’est la levée des obstacles réglementaires aux échanges de biens et de services, ainsi qu’aux investissements, qui constitue l’enjeu principal des discussions [Fontagné, Gourdon et Jean, 2013a et 2013b].
L’objet de ce chapitre est de présenter le contexte dans lequel ces négociations transatlantiques se situent. Elles démarrent au moment où le mandat de Pascal Lamy à la tête de l’OMC se termine sur le constat de l’enlisement du cycle de Doha lancé en novembre 2001, alors même que l’effervescence autour des projets d’ouverture bi- ou plurilatérale n’a jamais été si grande. Si ce climat d’émulation entre initiatives commerciales est un élément structurant des politiques commerciales poursuivies actuellement, il faut, après l’avoir décrit, revenir à la réalité des échanges commerciaux pour prendre la mesure des enjeux sous-jacents. C’est ce qui est fait dans la suite de ce chapitre qui observe d’abord l’évolution de la structure géographique du commerce international, puis analyse les principales caractéristiques des échanges bilatéraux entre les États-Unis et l’Union européenne.
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