Alors que les réformes fiscales constituent un élément central des politiques publiques, leurs conséquences macroéconomiques font toujours l’objet d’intenses controverses. Pourtant, il est tout à fait essentiel d’en connaître avec précision les effets sur les ménages et sur l’activité des entreprises pour la bonne gestion macroéconomique, ou pour utiliser au mieux la politique fiscale à l’occasion des crises. Par exemple, savoir s’il faut relancer la consommation, ou s’il vaut mieux accorder des baisses de charges afin de relancer l’investissement et les embauches sont des questions qui ne cessent d’être débattues, comme en témoignent les interrogations récentes autour des réformes du CICE, de l’ISF ou de la taxe d’habitation en France. En outre, les erreurs qui peuvent être commises en matière de politique fiscale, faute de bien en apprécier les effets, ont des conséquences lourdes et qui peuvent être durables. C’est ainsi que le Fonds monétaire international a reconnu après la crise des dettes souveraines avoir sous-estimé l’impact des politiques de hausses des impôts sur l’activité économique, ce qui a contribué à plonger plusieurs économies européennes dans la récession.
Comment en est-on arrivé à de telles erreurs d’appréciation ? C’est que, dans les années 1970, à la faveur de la stagflation, la remise en cause par les théoriciens néoclassiques des mécanismes keynésiens a conduit au développement de modèles macro-économiques dans lesquels, quasiment par hypothèse, les hausses d’impôts ne peuvent avoir d’effets récessifs.
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Comment en est-on arrivé à de telles erreurs d’appréciation ? C’est que, dans les années 1970, à la faveur de la stagflation, la remise en cause par les théoriciens néoclassiques des mécanismes keynésiens a conduit au développement de modèles macro-économiques dans lesquels, quasiment par hypothèse, les hausses d’impôts ne peuvent avoir d’effets récessifs.
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