La Chine devient un grand importateur de biens de consommation, avec l’UE comme principal fournisseur
Le recentrage de la croissance de la Chine sur son marché intérieur est un enjeu majeur, non seulement pour le pays, mais également pour l’ensemble de l’économie mondiale.
Par Françoise Lemoine, Deniz Ünal
Première puissance exportatrice, réalisant 17% des exportations mondiales (hors intra-UE) de marchandises, la Chine est encore loin d’égaler l’importance des pôles européen et américain dans la demande internationale. Ses importations représentaient 11% du commerce mondial de biens (hors échanges intra-UE) en 2014 contre 16% pour l’UE-28 et les États-Unis chacun.
Depuis le début des années 2000 cependant, elle a élargi son rôle dans la demande internationale, surtout dans certaines catégories de produits. Elle est ainsi devenue un acteur essentiel sur les marchés mondiaux de produits primaires : en 2014, elle en réalisait 20 % des importations mondiales contre 5 % en 2000. Elle a aussi accru son poids dans les importations de ‘pièces & composants’ en raison de son intense participation aux chaines mondiales de valeur : en 2014, elle en réalisait 14 % des importations mondiales contre moins de 5 % en 2000.
Dans les biens de consommation également, la Chine prend graduellement place parmi les grands importateurs. Avec 4,7 % des importations mondiales (hors intra-UE), elle est ainsi devenue en 2014, le troisième pays importateur mondial de biens de consommation. Le pays reste néanmoins en retrait, loin derrière les États-Unis (21,9 %), mais talonne dorénavant Japon (5,5 %).
La demande chinoise de biens de consommation s’est surtout portée sur le « haut de gamme » de qualité-prix. Sur ce segment de la demande internationale son importance est devenue remarquable depuis la crise financière de 2007 : elle reçoit 8,9 % des importations mondiales (hors intra-UE) des biens ‘haut de gamme’ en 2014 contre 2,7 % en 2007. Elle est encore loin derrière l’UE28 (19,6 % en 2014, graphique 1) et des États-Unis (18 %), mais elle vient de dépasser le Japon (8,2 %). La Chine se situe désormais au second rang derrière les États-Unis et devant le Japon, l’Allemagne (4ème rang avec 3,9 %) et la France (au 7ème avec 2,8 %). Elle présente un marché de premier plan pour les entreprises industrielles des pays développés.
L’essor de la demande chinoise s’est accompagné d’une vaste redistribution des positions respectives entre les grandes régions partenaires fournisseurs de la Chine dans les biens de consommation : l’UE est devenue la principale source d’importation de la Chine depuis 2011 (41 % en 2014 contre 22 % dix ans avant), une progression remarquable qui s’est faite au détriment des pays de l’Asie-Océanie (34 % en 2014 contre 60 % en 2004). L’Amérique du Nord fournit moins de 17 % des biens de consommation importés par la Chine, une part en légère progression ces dernières années (graphique 2).
La progression de l’UE tient en grande partie à sa performance exceptionnelle dans le secteur automobile où sa part de marché atteint 58 % en 2014 (contre 34 % en 2004). Cependant, sa position est encore plus forte dans le secteur des produits pharmaceutiques où elle assure 61 % des importations de la Chine en 2014, tandis qu’elle est en rapide progression dans l’industrie alimentaire (23 % des importations chinoises en 2014 contre 14 % en 2004). L’Asie-Océanie voit ses positions initialement dominantes dans les branches de l’automobile et des instruments de précision s’effondrer. En revanche, elle garde son premier rang de fournisseur dans les produits agricoles où jouent les proximités géographiques et culturelles.
Depuis le début des années 2000 cependant, elle a élargi son rôle dans la demande internationale, surtout dans certaines catégories de produits. Elle est ainsi devenue un acteur essentiel sur les marchés mondiaux de produits primaires : en 2014, elle en réalisait 20 % des importations mondiales contre 5 % en 2000. Elle a aussi accru son poids dans les importations de ‘pièces & composants’ en raison de son intense participation aux chaines mondiales de valeur : en 2014, elle en réalisait 14 % des importations mondiales contre moins de 5 % en 2000.
Dans les biens de consommation également, la Chine prend graduellement place parmi les grands importateurs. Avec 4,7 % des importations mondiales (hors intra-UE), elle est ainsi devenue en 2014, le troisième pays importateur mondial de biens de consommation. Le pays reste néanmoins en retrait, loin derrière les États-Unis (21,9 %), mais talonne dorénavant Japon (5,5 %).
La demande chinoise de biens de consommation s’est surtout portée sur le « haut de gamme » de qualité-prix. Sur ce segment de la demande internationale son importance est devenue remarquable depuis la crise financière de 2007 : elle reçoit 8,9 % des importations mondiales (hors intra-UE) des biens ‘haut de gamme’ en 2014 contre 2,7 % en 2007. Elle est encore loin derrière l’UE28 (19,6 % en 2014, graphique 1) et des États-Unis (18 %), mais elle vient de dépasser le Japon (8,2 %). La Chine se situe désormais au second rang derrière les États-Unis et devant le Japon, l’Allemagne (4ème rang avec 3,9 %) et la France (au 7ème avec 2,8 %). Elle présente un marché de premier plan pour les entreprises industrielles des pays développés.
L’essor de la demande chinoise s’est accompagné d’une vaste redistribution des positions respectives entre les grandes régions partenaires fournisseurs de la Chine dans les biens de consommation : l’UE est devenue la principale source d’importation de la Chine depuis 2011 (41 % en 2014 contre 22 % dix ans avant), une progression remarquable qui s’est faite au détriment des pays de l’Asie-Océanie (34 % en 2014 contre 60 % en 2004). L’Amérique du Nord fournit moins de 17 % des biens de consommation importés par la Chine, une part en légère progression ces dernières années (graphique 2).
La progression de l’UE tient en grande partie à sa performance exceptionnelle dans le secteur automobile où sa part de marché atteint 58 % en 2014 (contre 34 % en 2004). Cependant, sa position est encore plus forte dans le secteur des produits pharmaceutiques où elle assure 61 % des importations de la Chine en 2014, tandis qu’elle est en rapide progression dans l’industrie alimentaire (23 % des importations chinoises en 2014 contre 14 % en 2004). L’Asie-Océanie voit ses positions initialement dominantes dans les branches de l’automobile et des instruments de précision s’effondrer. En revanche, elle garde son premier rang de fournisseur dans les produits agricoles où jouent les proximités géographiques et culturelles.
Graphique 1 - Part dans les importations mondiales de biens de consommation haut de gamme* * En % du commerce mondial hors intra-UE28 de biens de consommation haut de gamme. Le commerce par gamme de qualité-prix est ici calculé à partir des valeurs unitaires (ratios ‘valeur/quantité’). Si la valeur unitaire de l’échange d’un produit entre deux pays à une année donnée dépasse de 15% la moyenne mondiale pour ce produit, le flux est classé dans le haut de gamme. Source : CEPII, base de données WTFC |
Graphique 2 - Les importations de biens de consommation de la Chine par grande région** ** En % des importations chinoises. Source : CEPII, base de données WTFC. |
Ce billet est extrait du Panorama du CEPII, « Le décollage du marché des biens de consommation en Chine et son impact sur le commerce mondial », N°2017-01, mars 2017.