En août 2018, un tweet de Donald Trump, menaçant de surtaxer l’acier et l’aluminium turcs afin de peser sur la libération d’un pasteur évangélique retenu par Ankara, entraîne une dépréciation brutale de la livre et révèle les fragilités structurelles de la Turquie, sujette à une forte dépendance financière. Au dernier trimestre 2018, le pays entre en récession. Et le parti islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdo?an, au pouvoir depuis 2002, enregistre un premier revers électoral sérieux aux municipales du printemps 2019. Les « dix glorieuses » qu’avait connues la Turquie entre 2002 et 2012, grâce à des réformes vertueuses de ses institutions économiques et financières, sont loin. La récente présidentialisation du système politique se parachève par une extrême concentration du pouvoir et un retour à une gouvernance économique erratique. De surcroît, le contexte géopolitique apparaît nettement moins favorable. L’économie turque est sans doute durablement plongée dans la tourmente. [...]
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