Restrictions budgétaires : l’industrie au second plan ?
Ce volontarisme politique d'une réindustrialisation à marche forcée ne s'est pour l'instant traduite que par des sacrifices budgétaires, selon l'économiste Vincent Vicard : "c'était optimiste aujourd'hui. Sur les 35 milliards d'euros du plan de relance qui était dédié à l'industrie, il y a 20 milliards en baisses d'impôts de production, ce qu'on a appelé les impôts de production, comme la suppression de la CVAE, qui sont des baisses pérennes. C'est ce type de mesures de baisse d'impôts qui privent l'État d'un certain nombre de ressources et qui ont contribué assez largement à la situation budgétaire dans laquelle on est aujourd'hui. Alors les impôts de production touchaient plus l'industrie que le reste de l'économie, et donc c'était l'objectif justement de toucher plus l'industrie, mais sans contrepartie demandée. Les politiques se sont dit qu'on allait favoriser l'industrie, la subventionner en réduisant les impôts et que ça allait effectivement créer de l'emploi. Ce qu'on observe, depuis sept ans, c'est qu'effectivement cette stratégie qui visait à augmenter l'emploi par les baisses d'impôts a eu un résultat limité et en tout cas a contribué à la situation dans laquelle on est aujourd'hui. Et ce n'est pas forcément extrêmement étonnant, car oui, augmenter l'industrie, ce sont des politiques coûteuses, des politiques coûteuses sur le temps long."