Points clés :

• Promouvoir la francophonie assiste certaines industries françaises par rapport à d’autres, et bénéficie le capital humain à l’étranger plutôt qu’en France. Ainsi la politique ne contribue pas au PNB en France.
• S’il est question du PNB plutôt que du rayonnement de la langue et de la culture françaises, mieux vaut encourager le multilinguisme en France que la francophonie.
• Les études économétriques de l’impact de langues communes sur les échanges bilatéraux sont à l’appui de ces deux conclusions. Les langues communes sont importantes pour les échanges bilatéraux mais non pas pour le commerce extérieur d’ensemble.
• Selon la seule étude économétrique mondiale de l’apprentissage des langues jusqu’ici, l’avenir de la langue française dépend lourdement de la part de la contribution de la population francophone an commerce international global.

 Résumé :
Cet article, consacré à l’ensemble des effets linguistiques sur le commerce et le bien-être, essaye de tirer les leçons pour la francophonie en particulier. L’argument principal est que la francophonie bénéficie à certaines industries françaises comme le tourisme, l’édition, le cinéma et la chanson, mais que cela conduit à une réallocation de ressources entre les différentes industries plutôt qu’à une augmentation du PNB français. Ainsi, la promotion de la francophonie prend tout son sens dans un effort d’élargir l’influence de la langue et la culture françaises mais pas dans un but macroéconomique. Sur le plan macroéconomique, ce serait plutôt le multilinguisme en France qu’il faudrait promouvoir. Ces conclusions s’appuient sur une analyse économétrique des liens réciproques entre langues
et commerce international.

 Mots-clés : Langues | commerce | francophonie | politique linguistique | apprentissage des langues

 JEL : z10, f10, z18