CEPII, Recherche et Expertise sur l'economie mondiale
Évaluation quantitative d’un accord commercial entre l’Union européenne, l’Australie et la Nouvelle Zélande


Cecilia Bellora
Houssein Guimbard

Ce rapport présente les résultats d’une évaluation quantitative d’un accord commercial (9 scénarios ; 4 analyses de sensibilité) entre l’Union européenne, d’une part, et l’Australie et/ou la Nouvelle Zélande, d’autre part. Les scénarios ont été définis en collaboration avec la Direction Générale du Trésor, commanditaire de l’évaluation. Le modèle utilisé est MIRAGE, un modèle d’équilibre général calculable développé au CEPII. Les points à retenir concernant un possible accord et ses impacts économiques sont les suivants :
  • Les relations entre l’UE28, l’Australie et la Nouvelle Zélande sont marquées par de fortes asymétries, à la fois en termes de taille des pays, des niveaux de protection, du type de secteurs protégés, des montants et des importances relatives du commerce bilatéral (en valeur, l’UE28 est la sixième destination la plus importante des exportations australiennes et la quatrième en ce qui concerne les exportations néozélandaises, alors que l’Australie et la Nouvelle Zélande sont respectivement les 16ème et 49ème destinations des exportations européennes).
  • En cas d’accord (libéralisation totale entre UE28, Australie et Nouvelle Zélande), le commerce bilatéral entre l’Union européenne et le bloc Australie – Nouvelle Zélande augmenterait de 85 %.
  • Les résultats montrent un intérêt plus grand pour l’Australie et la Nouvelle Zélande que pour l’Union européenne à conclure un tel accord, en termes relatifs (variation de revenu réel ou du Produit Intérieur Brut). En termes absolus, les gains de PIB attendus en 2030 seraient de 38,2 milliards de dollars pour l’UE28 (dont 5,9 milliards pour la France), de 16,4 milliards de dollars pour l’Australie et de 9,1 milliards de dollars pour la Nouvelle Zélande. Au niveau sectoriel, en Europe, les gains sont inégalement répartis, avec une perte de valeur ajoutée dans le secteur agricole plus que compensée par des gains dans les secteurs de l’industrie et des services.
  • Ces gains significatifs sont obtenus en cas de négociation ambitieuse (libéralisation totale, portant à la fois sur les barrières douanières et non tarifaires) dans une configuration étendue (négociation avec à la fois Australie et Nouvelle Zélande). Toutes les autres configurations géographiques et tous les degrés de libéralisation moindre aboutissent à des résultats beaucoup plus faibles, voire quasiment nuls, pour l’Union européenne.
  • L’annonce d’un accord sur le TPP (Partenariat transpacifique) ne remet pas en question les résultats obtenus, mais constitue une motivation supplémentaire, pour l’UE, à étudier sérieusement la faisabilité d’un accord avec l’Australie et la Nouvelle Zélande.

Ce rapport ne reflète pas nécessairement la position de la DG Trésor, commanditaire originel de l’étude.

 Mots-clés : Accord commercial | Équilibre général calculable

 JEL : F13, F14, F17, O52, O56
Rapport d'étude du CEPII
N°2016-02, octobre 2016

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