Ajustement carbone aux frontières et risque de représailles commerciales : quel coût pour l'UE ?
Jean Fouré
Houssein Guimbard
Stéphanie Monjon
Mener une politique climatique unilatéralement impose, au moins dans un premier temps, un coût plus important à l'économie, en particulier aux secteurs industriels à forte intensité énergétique exposés à la concurrence internationale. L'uniformisation des règles du jeu entre producteurs nationaux et étrangers, par exemple en appliquant une taxe carbone aux importations, est souvent présentée comme une option politique attrayante pour les pays qui voudraient aller de l'avant sans attendre un accord climatique mondial. C'est l'objectif d'un ajustement carbone aux frontières (ACF). Néanmoins, en utilisant une telle mesure, un pays s'expose à d'éventuelles représailles commerciales. Le CEPII a évalué les conséquences qu'aurait l'application d'un ACF sur les importations de produits intensifs en énergie dans l'UE, notamment les pertes d'exportation que subiraient ses partenaires commerciaux. L'ACF permettrait aux producteurs européens de produits intensifs en énergie d'augmenter légèrement leur production en regagnant des parts de marché sur les marchés européens. En revanche, les autres secteurs seraient pénalisés. Les éventuelles représailles commerciales mises en oeuvre par ses principaux partenaires pourraient renforcer ces tendances car elles viseraient des produits sensibles, généralement peu intensifs en énergie. Néanmoins, leur impact sur le revenu réel et le PIB européen resterait marginal.
Jean Fouré
Houssein Guimbard
Stéphanie Monjon
Mots-clés : Permis d'émissions négociables | ajustement carbone aux frontières | représailles commerciales
JEL : C68, F18, Q3
Abonnez vous au flux RSS de la Lettre du CEPII https://www.cepii.fr/CEPII/rss/RSSLettre.asp |
Retour