Afrique de l'Ouest : les tracasseries routières aggravent l'insécurité alimentaire
Antoine Bouët
Leysa Maty Sall
Fousseini Traoré
Antoine Bouët
Leysa Maty Sall
Fousseini Traoré
Créée notamment pour promouvoir le commerce intra-régional de biens dans la région, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest devait aussi permettre d'y réduire l'insécurité alimentaire. Mais les « points de sécurité », dressés le long des corridors de commerce par les autorités administratives qui prélèvent des pots-de-vin, sont venus limiter cette ambition. S’élevant jusqu’à 576 dollars aux 100 kms au Togo en 2017, cette corruption se mesure aussi en temps perdu, avec plus de trois heures aux 100 kms. La fin de ces pratiques, équivalentes à une taxe sur le commerce intra-communautaire, pourrait permettre une augmentation de la production de biens alimentaires de 3 % et de la consommation d’au moins 4 %. S’expliquant d’abord par une flotte de camions ne respectant pas les normes de sécurité routière et sanitaire et par des salaires des fonctionnaires faibles et irréguliers, des politiques coercitives ne suffiront pas à en finir avec ces pratiques qui aggravent l’insécurité alimentaire. Des mesures en amont, jouant sur les facteurs économiques à l’origine de la corruption, comme l’insuffisante rémunération des fonctionnaires, la vétusté des infrastructures routières ou des flottes de camions seront nécessaires.
Données source : let437.xlsx
Erratum - Version du 9 août corrigée pour les unités du graphique 1
Mots-clés : Agricultural Trade | Corruption | Food Security
JEL : F14, F15, K42
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