Quand la finance ne sert plus la croissance
Christophe Boucher
Gunther Capelle-Blancard
Jézabel Couppey-Soubeyran
Olena Havrylchyk
Christophe Boucher
Gunther Capelle-Blancard
Jézabel Couppey-Soubeyran
Olena Havrylchyk
Avec la crise qui se prolonge, l’opinion publique est de plus en plus hostile au secteur financier. Les mouvements de contestation, tels que Les Indignés ou Occupy Wall-Street, traduisent bien cette exaspération générale de la population. À quoi sert la finance ? La finance est-elle (socialement) utile ? Encore récemment, ces questions auraient paru saugrenues, tant il était admis – au moins parmi les économistes – que la finance ne pouvait avoir qu’un rôle positif sur la croissance. Les turbulences financières récurrentes et la crise sans précédent que traversent les économies développées remettent toutefois en question l’analyse des relations entre la sphère financière et l’économie « réelle ».
Le secteur financier est, à n’en pas douter, indispensable au bon fonctionnement de l’économie. Il assure la gestion des moyens de paiement, facilite l’allocation du capital, la mise en commun de l’épargne, le partage des risques, le contrôle et la surveillance des entreprises, et favorise la production et la diffusion d’informations [Merton, 1995]. Sans remettre en cause les apports essentiels de la finance, il s’agit de s’interroger sur les excès et les dysfonctionnements constatés ces dernières années. La finance doit servir l’économie réelle et non se servir elle-même. Cela appelle une réflexion sur les qualités d’un bon système financier, sur la juste taille et la juste place de la sphère financière et donc aussi sur la nature des régulations propres à contenir ses débordements.
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