À l’été 2017, l’économie mondiale connaissait une embellie, résultant d’une combinaison heureuse d’améliorations conjoncturelles dans beaucoup de grands pays émergents et industrialisés. Un an plus tard, cette situation conjoncturelle fait mieux que se maintenir, elle s’améliore en moyenne. Le FMI a ainsi révisé son évaluation de la croissance mondiale de 3,5 % à 3,8 % en 2017, et prévoit pour 2018 une accélération à 3,9 %, provenant aussi bien des pays émergents et en développement que des économies avancées [FMI, 2018a]. Dix ans après la crise, cette amélioration peut apparaître comme un démenti à la thèse abondamment débattue ces dernières années d’une stagnation séculaire, qui serait annonciatrice d’une période durable de croissance atone. En somme, cette conjoncture florissante devrait porter à l’optimisme. Il n’en est rien : les incertitudes sur l’avenir de l’économie mondiale n’ont pas diminué, au contraire. La tendance des gains de productivité reste incertaine, la faiblesse structurelle de l’inflation n’est pas démentie, la fuite en avant de l’endettement n’est pas endiguée, la normalisation des politiques monétaires est à peine entamée et les relations internationales atteignent un état de tension paroxystique. Dans ce contexte, il est à craindre que l’état de la route ne permette pas à cette accélération de porter des fruits durables sans embardée. La croissance s’affirme. La tension et les risques également.
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