L’écart de croissance économique entre les grands émergents et les anciens pays industrialisés suscite des interrogations sur la compétitivité de ces derniers. Ne seraient-ils pas trop tertiarisés voire désindustrialisés ? Comment retrouver le chemin de la croissance sans un retour vers l’industrie ? Le CEPII offre, dans sa lettre n°317, une vision structurelle de la compétitivité des pays de l’Union européenne à travers leurs spécialisations internationales au cours de la dernière décennie.
Si l’industrie constitue toujours le secteur de prédilection du commerce mondial, les nouveaux services y gagnent en importance. Issus de nouvelles formes de production et de consommation, l’échange de ces services est impulsé par les pays développés. Leur croissance a été supérieure à la moyenne du commerce mondial entre 1995 et 2007 et ils ont continué à progresser depuis la crise financière alors que le commerce de biens primaires et manufacturés a régressé.
Ni aussi industrielle que celle du Japon, ni aussi tertiaire que celle des Etats-Unis, la spécialisation par grand secteur de l’Union européenne s’avère intermédiaire au sein de la Triade. L’Europe a renforcé sa spécialisation dans les nouveaux services tout en restant fortement positionnée sur l’industrie. Cette position globale masque toutefois de forts contrastes nationaux.
|
Selon le degré d’engagement dans l’industrie ou les services, trois groupes de pays se distinguent au sein de l’UE-27 :
En conservant ses points forts dans l’industrie et en s’engageant dans les nouveaux services, l’Europe entretient une bonne spécialisation dans le commerce international. Les fragilités de certains pays de la zone euro tiennent à des engagements exclusifs dans les services traditionnels.
|
La Lettre du CEPII n°317, “ Industrie ou services : le dilemme de la spécialisation européenne”, Colette Herzog et Deniz Ünal, le 22 décembre 2011.