Le taux de change est régulièrement incriminé lorsqu’il s’agit de déplorer la perte de compétitivité des exportateurs français. Rien d’étonnant à cela puisqu’une variation de l’euro modifie subitement les rapports de prix des biens échangés. Cette Lettre propose de mesurer dans quelles proportions le taux de change a affecté les exportations des firmes françaises et leurs importations, sur la période 1995-2010.

Une dépréciation de 10% de l’euro par rapport à un pays partenaire (hors zone euro) relèverait ainsi la valeur des exportations d’une firme exportatrice vers ce pays d’environ 6% en. L’ajustement est très rapide (sur une année) et dépréciation et appréciation ont des effets quasi symétriques pour les entreprises. La sensibilité des exportations aux variations du taux de change ne varie pas significativement en fonction niveau initial du taux de change. Les exportations des firmes des différents secteurs réagissent dans l’ensemble de façons assez proches ; par contre, leur réaction est nettement différenciée selon le pays de destination : elle est sensiblement plus forte lorsque celles-ci sont destinées aux pays de l’OCDE.

Enfin, il faut bien sûr rappeler que si une dépréciation améliore la compétitivité des entreprises, elle renchérit aussi les coûts de celles qui importent des biens intermédiaires, de l’énergie ou des matières premières. Ainsi, l’internationalisation du processus de production offre une sorte de protection « naturelle » contre les mouvements du taux de change.

 

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