Ventes domestiques et exportations : complémentarité ou substituabilité ?
Dans une étude récente, le CEPII analyse le lien entre la capacité des entreprises françaises à exporter et leur capacité à vendre sur leur propre marché : leur succès à l’exportation impacte-t-il leur succès sur leur marché national, et le cas échéant, le lien est-il positif (complémentarité) ou négatif (substituabilité) ?
Par Antoine Berthou, Jérôme Héricourt, Nicolas Berman
Pour de nombreuses raisons, il est plus difficile pour une entreprise de vendre ses produits à l’étranger que sur son marché national. La capacité à exporter fournit un indicateur synthétique de la compétitivité prix et hors prix d’une entreprise. Cependant, on peut se demander si le fait d’exporter renforce la capacité d’une entreprise à vendre sur son marché national ; ou bien, au contraire, si les efforts déployés pour gagner des parts de marché à l’exportation se font au détriment du marché intérieur.
Les auteurs combinent des informations sur les caractéristiques des entreprises françaises et leurs marchés (destinations, produits) sur la période 1995-2001 pour modéliser leurs ventes à l’exportation et sur le marché français. Les résultats suggèrent que, toutes choses égales par ailleurs, une augmentation de 10% des exportations stimule les ventes sur le marché national d’environ 1,5% à 3% à court-terme. Cette complémentarité est observée aussi bien pour des chocs positifs que négatifs sur les exportations. Elle est particulièrement prononcée pour les entreprises de petite taille.
La crise asiatique de 1997-1998 fournit un cas d’école. Les auteurs montrent que, lors de cette crise, les entreprises les plus exposées au marché asiatique ont vu leurs ventes se réduire non seulement en Asie, mais également en France.
Parmi les canaux de transmission possibles entre exportation et ventes sur le marché intérieur, les auteurs pointent le rôle des besoins des entreprises en liquidités de court terme : la liquidité issue de l’activité d’exportation contribue aux moyens disponibles pour régler les fournisseurs, la main d’œuvre et les investissements. La relation entre exportations et ventes sur le marché intérieur semble plus marquée dans les secteurs au sein desquels les entreprises ont des besoins plus importants en termes de financements à court terme.
Cette étude apporte un élément de compréhension supplémentaire au rôle du commerce international dans la propagation des cycles entre pays. La complémentarité entre exportations et ventes sur le marché intérieur contribue à amplifier la transmission des politiques commerciales, des fluctuations de change ou des crises financières des pays partenaires vers l’économie nationale.
Référence :
« Export Dynamics and Sales at Home », CEPII Working Paper 2011-33, by Nicolas Berman, Antoine Berthou and Jérôme Héricourt, December 2011.
Rédigé par Sophie Piton
Les auteurs combinent des informations sur les caractéristiques des entreprises françaises et leurs marchés (destinations, produits) sur la période 1995-2001 pour modéliser leurs ventes à l’exportation et sur le marché français. Les résultats suggèrent que, toutes choses égales par ailleurs, une augmentation de 10% des exportations stimule les ventes sur le marché national d’environ 1,5% à 3% à court-terme. Cette complémentarité est observée aussi bien pour des chocs positifs que négatifs sur les exportations. Elle est particulièrement prononcée pour les entreprises de petite taille.
La crise asiatique de 1997-1998 fournit un cas d’école. Les auteurs montrent que, lors de cette crise, les entreprises les plus exposées au marché asiatique ont vu leurs ventes se réduire non seulement en Asie, mais également en France.
Parmi les canaux de transmission possibles entre exportation et ventes sur le marché intérieur, les auteurs pointent le rôle des besoins des entreprises en liquidités de court terme : la liquidité issue de l’activité d’exportation contribue aux moyens disponibles pour régler les fournisseurs, la main d’œuvre et les investissements. La relation entre exportations et ventes sur le marché intérieur semble plus marquée dans les secteurs au sein desquels les entreprises ont des besoins plus importants en termes de financements à court terme.
Cette étude apporte un élément de compréhension supplémentaire au rôle du commerce international dans la propagation des cycles entre pays. La complémentarité entre exportations et ventes sur le marché intérieur contribue à amplifier la transmission des politiques commerciales, des fluctuations de change ou des crises financières des pays partenaires vers l’économie nationale.
Référence :
« Export Dynamics and Sales at Home », CEPII Working Paper 2011-33, by Nicolas Berman, Antoine Berthou and Jérôme Héricourt, December 2011.
Rédigé par Sophie Piton